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La désaxée
Retrouvailles

 

 Plus de deux semaines à regarder de l'intérieur vers l'intérieur, à me concentrer sur moi, mes défauts, mes peurs, mes angoisses, mes certitudes. Deux semaines à tout décomposer pour remettre en ordre, chercher des causes , des conséquences, des échappatoirs.

  Et la crainte. De ne plus savoir, plus pouvoir faire la part des choses, laisser au passé ce qui lui appartient, et vivre le présent, vivre leurs sourires, leurs joies, leurs doutes avec le coeur léger et plein d'espoir.

  Pleurer. Ca oui, j'ai su pleurer, me plaindre, trouver que la vie avait été garce bien des fois. Pleurer de ne plus savoir le mal à combattre, de ne plus comprendre ce qui me freine, de ne même pas apercevoir le boulet qui me retardait.

 Compter, les points positifs, les points négatifs, à me dire que décidement non, le compte n'était pas juste, que décidément non, rien ne laissait présager des jours meilleurs. Me dire que les gens heureux devaient être des inconscients doublés de naïfs, que ce n'était pas possible de déduire de ce brouhaha mondial que la vie valait la peine d'être vécue.

 Et puis ce matin. Le grand jour du grand retour dans un cocon douillet. Un peu d'anxiété, de stress, de trac. Est-ce que j'allais les trouver changés Est-ce qu'ils allaient me trouver changée ? Est-ce que nous allions nous retrouver comme avant, est-ce que nos repères, nos habitudes allaient être au rendez-vous ?

 Arrivée là-bas. Pas le sourire. Presqu'envie de ne pas y aller. Discussions d'adultes avec mes collègues, envie de rentrer chez moi. Mal à l'aise, un peu paniquée. Trouver un prétexte et presque fuir dans ma classe.

 J'ouvre la porte, un peu comme on ouvre un souvenir. J'entre, je regarde leurs tables vides, je vais vers mon bureau. Je regarde la classe, je sens l'assurance me revenir, je me tourne vers le tableau et là, mon coeur sursaute.

  Il est couvert de dessins, qu'ils ont fait pour mon retour. Des soleils, des fleurs, des coeurs, des couleurs partout, des petits mots de leurs écritures mal assurée. Je devine qui a fait quoi, un sourire se scotche à mes lèvres...pour la journée.

 La cloche sonne, je les entends se ranger devant la classe, je reconnais leurs voix, leurs rires. Je sors, je les regarde, ils ont l'air content de me voir. Je les fais entrer, j'ai le droit à un bisou de chacun. Toucher.

 Le reste de la journée n'a duré qu'une minute il me semble. De l'énergie pour mille vies. Le présent ressemble tellement à un rêve par moment.

 

Ecrit par Romane, le Jeudi 8 Avril 2004, 23:45 dans la rubrique "L'équilibre".
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