Je n'ai plus mal. Quand je pense à toi, j'éprouve beaucoup de choses, mais plus du tout cette affreuse douleur qui me tenaillait le ventre. J'aime le souvenir que j'ai de toi, mais je ne t'aime plus.

Si demain tu revenais, ma porte te serait surement ouverte, mais mon âme resterait fermée. Nous ririons surement comme autrefois, mais je garderai dans les yeux une lueur de doute, de rancune.

Je ne t'écouterais plus, les yeux grands ouverts, passionnée, impressionnée par tes mots. Ma naïveté s'est envolée, je suis désabusée, je ne crois plus en toi.

Je ne t'aime plus, car je sais maintenant qui tu es vraiment, mais j'aime me souvenir de nos moments passés, ces moments où je me sentais sure de moi, ou rien ne me faisait douter. Tu me donnais une force incroyable, à tes cotés je savais vaincre.

Je me souviens du cadeau de noêl que tu m'as fait, il y a 4 ans jour pour jour : un Pierrot en porcelaine. On l'avait vu dans une grande surface début décembre, j'avais bloqué dessus, je le trouvais magnifique. Tu t'étais moqué gentillement de moi, j'avais été très vexée.

Puis j'ai oublié Pierrot.

Quand tu m'as tendu le paquet, tu m'as dit " pff c'est nul, rien qu'à la forme du paquet, tu dois savoir ce que c'est "..et moi, je voyais pas. Je retournais le paquet dans tous les sens, t'arretais pas de dire "mais arrete, c'est fragile".. j'ai ouvert, j'ai vu un peu bout de la main de Pierrot. J'étais touchée, très touchée que tu te souviennes de ça, alors que je n'y pensais plus. Et puis ce cadeau était tellement en décalage avec nous, avec notre histoire... Une larme a coulé sur ma joue, et t'aimais pas ça, alors t'as ralé " t'es vraiment qu'une sale môme", tout en me serrant dans tes bras...

Je ne sais pas pourquoi, mais j'aime beaucoup ce souvenir. Surement la magie du moment. Un mélange de tendresse, d'étonnement, d'incompréhension, de décalage. Comme nous.

Peut être que j'aime ce souvenir parce que c'est surement l'un des rares moments où tu as été vrai avec moi. Un des rares moments, où tu as fait tomber le masque. Un moment où je me suis sentie toute petite, mais en sécurité...

Tu me manques, c'est certain. Mais je ne peux que souhaiter que tu ne reviennes jamais. J'ai mis longtemps à comprendre, à savoir, à voir clair dans le jeu qu'on a joué tous les deux. J'aurais donné beaucoup pour le revivre, ne serait ce qu'une petite heure, pour revivre la demi seconde où pour la seule et unique fois, tu m'as dit "je t'aime". Mais aujourd'hui, je donnerai beucoup pour être sure que tu ne t'approches plus de moi, je ne veux pas te revoir partir. Je ne veux plus pleurer pour toi, tu ne le mérites pas. Même si, tu resteras surement mon amour...