J'ai peur pour toi.

J'ai peur que tu prennes la mauvaise décision, peur que tu le regrettes, que tu souffres encore. Tu es si instable, il m'est impossible de savoir ce que tu penses vraiment. Hier résignée, aujourd'hui combative, mais demain ?

Pourquoi ne suis-tu pas les conseils que tu donnes aux autres ? J'ai parfois l'impression que tu cherches à te cramer, encore. Et je sais que, encore, tu te renfermeras dans ta bulle, tu feras semblant que tout va bien, que tu ne répondras plus au téléphone, que tu trouveras des excuses à tes abscences. Et je sais que je m'inquièterai encore.

J'ai peur parce que je n'arrive pas à gagner ta confiance, mais qui l'a ? Parce qu'un ami t'a tourné le dos, est ce que ça veut dire qu'on le fera tous ? Je ne crois pas.

Est ce que tu demandes comment, nous, les autres, ceux qui essaient de te tendre la main, on vit ce que tu nous fais subir ? Imagines-tu qu'on s'en fout ? Arrives-tu à concevoir que nous puissions nous attacher à toi, et que te voir t'éloigner à chaque fois nous fait souffrir..autant que toi tu souffres du silence de ton ami ?

Je me souviens quand je t'ai connue, je t'enviais pour pleins de choses. Tes enfants, ta maison, la force que tu avais de tout mener de front, ton coté résigné qui me donnait l'impression que du coup, tu ne souffrais pas de ce qui t'arrivait. Tu m'intriguais, et tu m'intrigues toujours. Je me soviens que souvent je me demandais comment je devais interpreter certaines phrases, et leurs ponctuations. Je me demandais si je devais lire entre les lignes ou bien si tu disais ça sans y penser.

Un jour tu m'as dit "Si tu veux qu'on te comprenne, ne code pas tes pensées". Je t'ai laissé entrer dans mon univers, je t'ai laissée toucher du doigt mes douleurs. Mercredi matin, quand tu as débarqué chez moi, tu m'as scotchée et tu m'as remise sur les rails. Laisse-moi en faire autant.

Ne me fais pas payer ce qu'un autre t'a fait. Ne m'enferme pas dans ton silence.